2021 signe le retour de la croissance pour les levées de fonds, avec 57,8 millions d’euros levés, en hausse de 11 % par rapport à 2019, dans un marché où les capitaux sont plus facilement accessibles (56 % des startups déclarent ainsi accéder sans difficultés à des financements).

Alors, certes, les investissements dans les Legaltechs ne représentent que 0,7 % du total des investissements en 2021 toutes startups confondues. Certes, le tour de table le plus élevé d’une Legaltech ne pèse que 5,1 % du tour de table le plus important de l’année réalisé par une jeune entreprise innovante française. Certes, le secteur peine à voir émerger une génération de scaleups comptant plusieurs centaines de salariés, à l’instar d’autres secteurs (Fintech, Martech, etc.).

Pour autant de nombreux indicateurs soulignent le poids de plus en plus important de ce secteur dans l’économie française.

La part des Legaltechs qui génèrent désormais un chiffre d’affaires significatif explose

+183 %, c’est la hausse des entreprises déclarant un chiffre d’affaires compris entre 10 et 30 millions d’euros tandis qu’en parallèle le nombre d’entreprises générant entre 5 et 30 millions d’euros de chiffre d’affaires a doublé. Autre excellent indicateur, 27 % d’entre elles déclarent une croissance supérieure à 100 %.

Des solutions qui s’exportent de plus en plus

Côté rayonnement du « made in France », les chiffres sont également encourageants avec désormais 11,2 % des Legaltechs qui ont un bureau à l’étranger. D’autant que les zones géographiques dans lesquelles les solutions françaises sont vendues dépassent désormais les frontières du continent européen (15 % d’entre elles ont des clients en Afrique, 10,5 % en Amérique du Nord, par exemple).

Reste néanmoins un constat, partagé par de nombreuses startups : entrer sur le marché américain reste une gageure, un Graal que peu obtienne.

Un secteur nettement plus attractif, pour les investisseurs comme les talents étrangers

Plusieurs fonds d’investissement généralistes se sont déjà aventurés dans la Legaltech (Isai, C4 Ventures, OneRagTime). Et le fait que le marché regorge de liquidités n’est pas la seule explication. Les investisseurs ont une bien meilleure connaissance de ce marché et ont davantage confiance dans ses relais de croissance. À signaler, également, l’arrivée de fonds étrangers dans les tours de table, à l’instar de Lead Edge Capital qui a mené la levée de fonds la plus importante cette année pour les Legaltechs.

Des start-ups qui attirent aussi des profils internationaux. Près d’un tiers des Legaltechs françaises ont ainsi recruté un talent étranger, preuve de l’attractivité et du travail fait par certaines d’entre elles autour de leur marque employeur. On peut aussi y voir un signe de maturité pour le secteur, qui se met au niveau d’autres verticales, comme les Fintechs.

Un relai de croissance pour les territoires

Enfin, si 69,7 % de ces jeunes entreprises innovantes sont situées en Île-de-France, des pôles se constituent également autour de Lyon ou dans le Sud, avec un maillage territorial étendu, allant de la Normandie à Toulouse en passant par le Nord et la Creuse.

De bon augure si l’on met en perspectives cette répartition géographique avec le nombre d’entreprises de plus de 50 salariés qui a explosé (+113 %) et les intentions d’embauches : 86 % des startups déclarent avoir l’intention de recruter au cours des prochains mois.
Les critères d’éligibilité sont les suivants :

  • Être une société commerciale dédiée au développement d’un service Legaltech.
  • Proposer des services en relation avec l’exercice du droit et de la justice.
  • Avoir son siège social en France.
  • Avoir moins de 8 années d’existence.

114 réponses ont été enregistrées et 89 startups ont été retenues sur la base des critères d’éligibilité. Cette étude a été construite sur la base d’un sondage adressé aux Legaltechs par e-mail et mis à disposition sur les réseaux sociaux, sur une période allant du 13 au 24 septembre 2021. Certaines des Legaltechs contactées n’y ont pas répondu. Les sondés ont été invités à se prononcer sur plus d’une quarantaine de questions. Les réponses qui ont pu être vérifiées (date de création, siège social, etc.) l’ont été mais pour les autres, elles reposent sur les déclarations de leurs auteurs, réserve faite des réponses qu’il a été possible de contrôler par croisement avec celles des précédentes éditions du baromètre
 

À propos …

Des auteurs de cette étude

Géraldine Russell est rédactrice en chef adjointe de Maddyness. Journaliste depuis huit ans, elle a passé plusieurs années au sein de la rubrique Économie du Figaro.fr avant de rejoindre Maddyness en 2017 pour couvrir l’actualité des entreprises innovantes françaises. Elle est spécialisée dans le suivi des performances financières de l’écosystème et couvre pour Maddyness les sujets liés au financement de l’innovation.

Gaëlle Marraud des Grottes est Directrice Influence au sein de l’agence eliott & markus et secrétaire générale de la Fédération française des professionnels de la Blockchain (FFPB).
 
 
1. Cette étude analytique a été réalisée par Lamy Liaisons, Maddyness et la Banque des Territoires.

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Sylvie Caron
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